Journal d'une mini-expédition maxi-mouvementée :

Le 27 août :

Arrivée sur Catane de la famille, qui jusqu'à là jouait les vacancière à l'autre bout de la Sicile. Installation dans mon studio du campement provisoire de mes 3 frères, 2 parents et 1 sœur.
Fin d'après midi : visite de la ville et ingestion de pizzas : la troupe prend des forces...


Le 28 août :


Premier réveil à 4 heures pour Ion et moi, mois de Ramadan oblige, deuxième réveil immédiatement suivi d'un rendormage à 7 heures, puis réveil définitif à 8 heures...

Départ de l'expédition pour l'Etna.
La première partie se fait en voiture, à travers un paysage dévasté où le toit d'une maison surnage parfois au milieu des vastes coulées de lave noire. On commence à se rendre compte que l'Etna n'est pas une montagne ordinaire.
Impression d'être en plein dans un immense chantier où d'énormes bulldozers auraient déversé leur cargaison de sombres gravats...
Arrivée au téléphérique, 30 euros par personne pour monter jusqu'à 2500 mètres : impression d'être des touristes qu'on pigeonne...

Descente du téléphérique, départ de l'aventure, plus que deux heures de marche jusqu'aux cratères.
Paysages lunaires, noirs, désertiques...
La  pluie tombe, puis s'arrête, il commence à faire froid.
Arrivée au cratère de l'éruption de 2001. Magnifique, impressionnant. De la fumée sort de la terre, les roches sont chaudes. La lave a maintenant des couleurs ocres, rouges, jaune, on se sent tout petit à la surface de ce monstre qu'est l'Etna.

Mais le brouillard se lève, on ne voit plus rien, et de plus un guide nous assure que la neige sera là dans une heure. Plus le temps de monter jusqu'au cratère principal, on décide de redescendre.
Le brouillard commence à se dissiper  mais c'est la grêle qui commence à tomber. De plus en plus fort. Un jeune couple que nous croisons fait demi-tour et détale en courant tellement vite qu'on ne l'a plus jamais revu...
On court aussi, pas vraiment inquiets. Mais les grêlons sont de plus en plus gros, comme des billes, et ça fait vraiment mal. Mes parents doivent s'arrêter, le petit frère hurle de douleur et de peur. Ils essayent de s'abriter sous des rochers, mauvaise idée, des éclairs tombent très près de nous, ma sœur de quatorze ans est en pleurs. Panique totale, 2 éclairs tombent coup sur coup sur une crête rocheuse en contrebas, à une centaine de mètres de nous...A ce moment on ne sait plus trop comment cela va se finir...

Mais on rejoint finalement le chemin principal, où ruissellent des torrents d'eau. On est trempé, on est gelés, mais les éclairs tombent désormais plus haut que nous, et on sait que le refuge n'est plus très loin. D'ailleurs un des énormes bus 4×4 qui font la navette des cratères principaux au refuge a pitié de nous et nous fais signe de monter...

Arrivée au refuge, descente en téléphérique, retour au trafic et à une ambiance plus normale : Théo fait des conneries, Rosalie lui met une claque, mon père leur en met une à tous les deux, Florent fait le kakou, Louis ne sert à rien, Ion est ridicule dans le short et la chemise de papa, Rosalie met trois heures à se changer, j'ai pas d'habits secs et je dois m'habiller avec un drap, ma mère crie parce que  Florent a trempé son siège...

On repart enfin, en redescendant on aperçoit le sommet de l'Etna maintenant tout blanc...Comme disait la brochure touristique, on s'est «offert une émotion» qu'on ne risque pas d'oublier...


Malheureusement je dois vous annoncer la mort de mon appareil photo, qui ,malgré mes tentatives de réanimation au sèche-cheveux, n'a pas survécu à l'attaque des grêlons qui l'ont poursuivi de leur humidité jusque dans le sac dans lequel il s'était réfugié...Repose en paix, boîte à souvenirs, je t'aimais bien...


  
 
















Le sommet de l'Etna enneigé
Retour à l'accueil